L'affaire Airbus a éclaté après plusieurs mois pour ne pas dire plusieurs années de préparation forcée... A en croire les uns et les autres, c'est la faute de l'Etat français, et surtout de Nicolas Sarkozy, si EADS se retrouve dans le rouge vermillon après nous avoir fait croire que l'institution Airbus était ce que l'on faisait de mieux en matière industrielle !! Deux paramètres essentiels ont plombé l'avionneur. Le premier est le coût trop élevé de l'euro face au dollar. Un différentiel de 20% ne peut pas permettre à la concurrence directe. Le second est le retard technique pris sur le A380. Si sur le premier point l'état français possède une responsabilité au travers de sa participation à l'Europe de Bruxelles et à la stratégie folle de sa banque centrale, sur le second point, l'encadrement et la maîtrise de Airbus sont seuls responsables. Que la poignée de cadres dirigeants aient perdu le sens des réalités, cela ne fait aucun doute. Grisés par leur remontée historique face à Boeing on ne peut s'empêcher de penser, qu'un certain nombre de décideurs, aient perdu la boussole, ce qui ne pardonne pas en matière de pilotage d'avions de haut niveau...
Mais si comme moi, vous observez et écoutez les commentateurs, à aucun moment ce point n'est soulevé ! Nous avons connu les mêmes effets pervers d'une certaine démagogie rampante, avec le char Leclerc, avec la Machine Outil Française, les deux sujets sous des gouvernements de gauche.
La grande difficulté de ce pays et de ceux qui le dirige est ce manque certain de réalisme et d'objectivité. La faute est toujours ailleurs. On ne l'assume pas. On ne s'instropecte jamais.
Les mêmes erreurs produisent les mêmes effets. Nous sommes un certain nombre à penser par exemple, que nos têtes pensantes de l'automobile, n'ont à aucun instant depuis plus de 15 ans, imaginés la pénétration du 4x4... si bien qu'aujourd'hui en 2007, à part Nissan Renault aucun 4x4 français n'a vu le jour. Le comble pour des entrepreneurs qui se prennent pour les rois de l'automobile...
Le milieu industriel, comme le milieu politique est sclérosé par les mêmes causes.
En politique la société civile est inexistante. L'Ena fournit le corps d'armée politique à gauche comme à droite. Dans l'industrie les mêmes recrues produisent les mêmes effets ; polytechniciens, centraliens, arts et métiers, hec, etc... Les autodidactes ne répondant pas à ce cursus sont minoritaires. Les plans de carrière ne sont jamais rompus pour faute grave de management. Comme pour les magistrats la promotion autorise les pires erreurs...
Une société dont la règle du jeu ne permet plus la punition par l'évaluation réelle des résultats est une société en perdition. A prendre toujours les mêmes pour recommencer toujours les mêmes erreurs, devient si décourageant pour toute une parcelle de gagneurs, qu'ils quittent durablement notre Pays pour aller jouer ailleurs, là où les règles du jeu favorisent la loyauté, la reconnaissance au mérite et surtout là où l'échec est reconnu, comme la preuve vivante de la prise de risque, et non pas l'aboutissement d'un certain immobilisme...
Si l'on souhaite pour notre pays un avenir prometteur, il convient de remettre en cause le Management tel qu'il est pratiqué depuis 40 ans. La carotte et le bâton sont les deux seuls valeurs qui puissent permettre le sursaut... plus on monte dans la hierarchie, plus la carotte est grosse... il serait tout à fait normal, que le bâton soit également en conséquence de la gravité des échecs...
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